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Sensible à la préoccupation liée au changement climatique, l’équipage de pilotes a poursuivi en 2025, son action de participation à une course automobile de renom, le Tour de Corse Historique, avec la même approche que par le passé : carbone neutre.
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Le réchauffement climatique en 1 page
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Limiter les changements climatiques et ses répercussions à court terme sur les populations et l’environnement, en réduisant les émissions de GES (gaz à effet de serre) est aujourd’hui une priorité. Mais pour des raisons liées à des limites organisationnelles ou techniques, il n’est pas possible de réduire l’ensemble de ces émissions.
Lorsque les émissions ne peuvent être supprimées ou réduites, la compensation volontaire permet de limiter l’impact d’une activité humaine sur le climat en finançant des programmes de réduction d’émissions de GES.
C’est le cas notamment pour les voitures de collection qui font partie du patrimoine national et dont la sauvegarde nécessite restauration et utilisation.
Sensible aux doubles préoccupations de défendre le patrimoine automobile et d’intervenir à son modeste niveau sur cette problématique environnementale, l’équipage s’est clairement engagé dans un processus de compensation volontaire.
La finalité est aussi de montrer l’exemple pour que d’autres concurrents, spectateurs, suivent le mouvement.
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Contexte
La prise de conscience du réchauffement climatique et de ses conséquences par les populations a induit de nombreux engagements aussi bien internationaux (protocole de Kyoto) que nationaux (COP21).
Les principaux effets du changement climatique sont la hausse des températures avec des conséquences notables sur l’environnement et celle du niveau des mers (6 cm au cours des 20 dernières années) dont l’acidité augmente, entrainant la disparition de la faune et la flore.
L’origine est bien sur l’activité humaine et plus particulièrement pour les particuliers, liée au chauffage et transport à travers l’émission d’un des gaz à effet de serre : le CO2.
Sur les dernières années, la production de CO2 dont l’unité est la tonne, a littéralement explosé.
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Qu’est-ce qu’un bilan carbone pour une course
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Face à la préoccupation grandissante liée au réchauffement climatique, l’équipage a décidé d’intégrer cette notion dans TOUTES leurs participations à des courses automobiles.
Ainsi, l’objectif est de compenser les émissions de CO2 (calculées en tonnes) de leur automobile mais aussi de leur assistance et autres impacts, afin d’obtenir une neutralité carbone de leur engagement. La finalité est certes d’avoir une empreinte neutre mais aussi un suivi des projets financés dans le temps.
Un bilan carbone est ainsi calculé en tenant compte de tous les déplacements des deux véhicules :
- en amont, lors de courses de préparation
- pour le voyage jusqu’en corse
- pour les portions entre deux courses chronométrées
- pour les portions de courses
- pour le camion d’assistance en corse.
- pour les chambres d’hôtel de l’équipage (pilote, copilote, 2 mécanos)
- pour le déplacement d’éventuels sponsors sur place

Une fois calculée ses émissions de CO2, l’Association LJC (Les Joyeux Coureurs) cherche à soutenir des projets, financièrement et en termes de communication.
Elle privilégie des projets français, voire locaux même si elle a déjà participé à des programmes internationaux à des fins de diversification. Vous retrouverez les programmes passés dans une autre rubrique.
Pour la participation à la course du TCH, l’association a orienté ses recherches
- vers des actions locales sur la Corse
- à travers un projet innovant afin de susciter, en le partageant, l’intérêt des personnes qui nous suivent à chaque compétition.
En effet, l’objet initial est de compenser nos rejets CO2 mais aussi de montrer l’exemple à travers notre communication afin d’avoir des « suiveurs » qui entament une démarche similaire de réduction/compensation carbone. Ceci a été le cas dans le passé.
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Programme de soutien 2025 en Corse
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Après l’étude de nombreux projets en Corse, nous avons approché un groupe de scientifique et universitaire portant le projet RenforC, de replantation de posidonies le long de la côte orientale de la Corse (Méditerranée occidentale), dans un site protégé maintenant et désigné comme site NATURA 2000.
La posidonie, qui n’est pas une algue mais une plante endémique sous-marine à fleurs marine de la mer Méditerranée, a fortement souffert des activités humaines (ancrage, chalutage, aménagements côtiers, rejets chimiques).
Elle joue un rôle très important dans la fixation des fonds sableux, grâce à ses racines qui forment en se mélangeant aux sédiments, une sorte de barrière appelée la matte.
Les herbiers de posidonies sont considérés comme des puits de carbone majeurs à l’échelle de la biosphère, à l’instar des tourbières ou des mangroves.
Véritable « poumon » de la Méditerranée, cette plante est protégée depuis 1988.
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Ces programmes sont soutenus aussi par des entités nationales (office français de la biodiversité, de l’Environnement de la Corse) ainsi que par des fondations et entreprises privées locales. Notre association a la chance de pouvoir y participer.

Lors de la 21e réunion de la Conférence des Parties (COP 21) de la Convention sur les changements climatiques, tous les participants ont adopté l’Accord de Paris. Cet accord stipule à l’article 5 que « les Parties devraient prendre des mesures visant à conserver et à améliorer, le cas échéant, les puits et les réservoirs gaz à effet de serre » (FCCC, 2015). D’autre part, alors que les précédentes conférences avaient porté sur les puits forestiers (Protocole de Kyoto), pour la première fois, la COP 21 a souligné « l’importance d’assurer l’intégrité de tous les écosystèmes, y compris les océans ».
Les principaux puits de carbone tels que les zones humides, les tourbières, la végétation côtière et le phytoplancton étaient donc pour première prise en compte.
Le concept de puits de carbone recouvre plusieurs compartiments très différents, qui sont souvent confondus à tort dans la littérature.
- Les puits à long terme correspondent à du carbone qui n’est pas reminéralisé après la mort du producteur primaire et donc séquestré pendant des milliers ou des millions d’années. Ce puits correspond à des gisements de charbon, de tourbe et modernes.
- Les puits à court terme correspondent à la quantité de carbone qui est incorporée dans la matière vivante, pendant quelques jours à des millénaires, en fonction de la durée de vie des organismes : quelques jours pour le phytoplancton, quelques mois pour les feuilles, des siècles à des millénaires pour les troncs d’arbres. En fait, cela correspond à la biomasse. Une partie de ce que l’on appelle la séquestration du carbone par les forêts européennes est due à l’expansion des forêts, suite au déclin de l’agriculture, et au vieillissement des forêts, qui accumulent du carbone dans le bois. Ce carbone se minéralise plus ou moins lentement après la mort des feuilles ou de la plante entière.
Malgré une très petite superficie (moins de 0,5 % des océans), la végétation marine côtière a récemment été mise en évidence pour sa capacité de stockage de carbone très efficace.
Parmi les soixante-quatre espèces d’herbiers marins, les posidonies, une espèce endémique de Méditerranée, semblent être les plus efficace dans la fixation et le stockage du carbone. Composée de rhizomes et de racines avec des sédiments qui remplissent les interstices, cette petite structure putrescible peut atteindre plusieurs mètres de hauteur, et le carbone organique et inorganique à l’intérieur peut persister pendant des millénaires.
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Organisme de replantation d’herbiers marins corses
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Face aux problèmes de destruction de la flore, le GIS Posidonie, Groupement d’Intérêt Scientifique, a été créé en 1982 sous le statut d’association loi 1901.
Son objet est de réaliser des recherches en écologie marine et des actions de replantation grâce à une équipe permanente de chercheurs-plongeurs scientifiques.

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Ainsi, plusieurs programmes, baptisés RenforC (Renforcement of Carbone sink in Corsica), ont permis de transplanter de nombreuses boutures, et de suivre leur évolution au cours du temps (restauration d’herbiers).
Pour chaque parcelle replantée, la moitié des boutures est positionnée sur les tapis en coco, tandis que l’autre moitié est installée directement sur le substrat, principalement constitué de matte morte, plus ou moins recouverte d’une fine couche de sable.
Des pousses orthotropes de posidonies ont été collectées tous les trois mois dans des stations d’échantillonnage situées à 5, 10, 15, 20, 25 et 30 m de profondeur, réparties du nord au sud avant de les replanter sur les deux zones suivantes :
- Dans le golfe de Sant’Amanza, situé sur la commune de Bonifacio, dans la partie sud de l’ile, qui a souffert des activités humaines et notamment de l’ancrage de bateaux de plaisance.
En fond de golfe, sont présents cinq récifs-barrières ainsi qu’une zone de mouillage organisée, un port de plaisance et une ferme aquacole. Il est le siège d’un grand nombre d’activités humaines, de plaisance, plongée et pêche principalement lors de la saison estivale. Le site de Balistra est considéré comme le plus impacté par l’ancrage de la plaisance avec d’importantes mattes mortes au sein de l’herbier.
La mise en place d’une zone de mouillage avec bouées en 2021, a permis d’interdire l’ancrage de tous bateaux, quelle que soit sa taille.
Ainsi, plusieurs zones de transplantation ont été choisies avec un suivi très précis des boutures afin de valider les protocoles.
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- Au large du port de Taverna au sein du site NATURA 2000, au nord de l’ile.
La cartographie de ce secteur a permis d’identifier une surface de matte morte relativement étendue et continue, comprise entre 10 et 20 m de profondeur.
La zone a été subdivisée en quatre parcelles contiguës de 10 mètres de côté, délimitant une surface de 400 m2.
Des tapis biodégradables en fibre de coco ont été installés sur une partie du substrat, dans chacune des quatre parcelles. 3 750 boutures portant entre trois et cinq faisceaux plagiotropes ont ensuite été récoltées en scaphandre autonome à 15 m de profondeur. Les boutures sont prélevées manuellement à une distance d’au moins un mètre les unes des autres et transportées immergées jusqu’au site d’expérimentation. Elles sont ensuite fixées à l’aide de tiges métalliques en forme de U.
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